LOUIS MARIE-AUGUSTE BOUTAN le précurseur de la photographie sous marine gît au cimetière chrétien de Tigzirt "in le quotidien la cité N°177 du20/11/2013 page12 et 13"

Au cimetière européen de Tigzirt une tombe appartenait à la famille de Louis Marie-Auguste Boutan, un biologiste et photographe français, né à Versailles le 6 mars 1859 Il travaille en biologie marine à Banyuls sur mer et décide en 1892 de photographier la vie sous-marine. en 1906 donne des cours à la Faculté des Sciences de Bordeaux. En 1915, il développe avec son frère un appareil de plongée sous marine pour l'Armée. Il deviendra plus tard directeur du laboratoire de zoologie d'Arcachon, puis inspecteur des pêches à Tigzirt. Louis Boutan fut décédé à Tigzirt en kabyle maritime le 6 avril 1934.
C’est vers 1893 que débutèrent les expériences de Louis BOUTAN et Joseph DAVID son Mécanicien dans la baie de Banyuls au Laboratoire ARAGO qui marquèrent le début de la photographie sous-marine. Louis Boutan était un personnage aux aspects multiples et originaux pour l’époque. Docteur ès sciences, maître de conférences à la Sorbonne, il fut amené progressivement, par ses travaux de recherche, à s’intéresser au milieu marin: il commença en effet par étudier le parasitage en milieu viticole, pour aboutir aux recherches sur les mollusques marins. Ceux-ci le conduisirent à la station marine Arago, en baie de Banyuls, où il apprit l’utilisation du scaphandre lourd.
Émerveillé par le milieu sous-marin, c’est en plongeant de nombreuses fois qu’il s’aperçut très rapidement de l’importance d’une application photographique dans le travail scientifique. C’est pourquoi il inventa puis construisait, un appareil permettant de prendre des photographies en plongée adaptable sur un appareil photographique déjà existant, plutôt que d’entreprendre la fabrication d’un nouvel appareil, étanche par construction.

C’est ainsi qu’il équipa d’un boîtier une petite chambre 9 x 12, nommée à I’ époque « Détective » et employée généralement pour prendre des vues instantanées à toutes distances. Cette petite chambre avait l’avantage de ne pas nécessiter de mise au point à condition d’opérer sur des sujets situés au moins à 3 m; en outre, elle possédait un système de réarmement des plaques, progrès considérable pour des appareils destinés au milieu sous-marin, permettant ainsi de prendre successivement plusieurs vues sans être obligé de remonter en surface pour réarmer les plaques.
La boîte étanche était construite à l’aide de plaques de cuivre soudées avec deux hublots et deux presse étoupe destinés à permettre l’étanchéité des commandes de l’appareil. Conscient des problèmes de pression exercés sur la boîte en grande profondeur, Louis Boutan eut la remarquable idée d’équiper son boîtier d’un ballon compensateur, lequel équilibrait automatiquement la pression intérieur de la boîte à la pression extérieure. L’ensemble ne devait être guère pratique à manipuler mais, a priori, il fonctionnait, puisque Louis Boutan prit des photographies qui, pour l’époque, furent une révélation; ce sont les premières photographies jamais réalisées en milieu sous-marin. Très vite Louis Boutan fut confronté aux problèmes posés par l’éclairage sous-marin. En effet, les plaques ne possédaient pas encore une grande sensibilité. A partir d’une certaine profondeur, I’ intensité lumineuse était trop faible et obligeait à employer des temps de pose exagérés Il conclut rapidement à la nécessité d’utiliser un éclairage artificiel disposé à côté des objets à photographier. Le problème technique, pour l’époque, était très complexe, mais Boutan ne se découragea pas en dépit des faibles moyens dont il disposait pour mener à bien son idée. C’est ainsi qu’après avoir écarté, pour des raisons pratiques et financières, l’ utilisation d’une lumière électrique, il se lança dans la conception d’un système fondé sur l’oxydation du magnésium.
Une première lampe fut construite mais ne satisfaisait pas à la pratique: elle obligeait Boutan à remonter en surface après chaque éclair pour changer le magnésium. Une nouvelle lampe fut mise à l’étude avec l’aide cette fois du laboratoire Arago de Banyuls. Cette lampe, constituée d’un
tonneau rempli d’oxygène, brûlait en permanence avec de l’alcool, une petite poire envoyait à volonté une décharge de poudre de magnésium sur la flamme, et déclenchait ainsi le flux lumineux: c’est ainsi que, dès 1893, par quelque 10 m de fond, il réalisa de remarquables cliché
de scènes sous-marines ou d’épaves. Il publia à l’époque un album de photographies totalement introuvable de nos jours.
Il modifie le scaphandre Cabirol pour en faire un scaphandre autonome à l’oxygène pur. Enfin, en 1900, il publie son ouvrage sur la photographie sous-marine « La photographie sous-marine et les progrès de la photographie »

Malik ouhaddad

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