Tigzirt entre ciel et terre. Tel est le titre du film documentaire réalisé récemment par Mourad Hammami. Il s’agit de sa première expérience en matière de réalisation. Le film en question est un voyage à travers lequel il est mis en lumière les potentialités touristiques, les trésors archéologiques, la richesse culturelle, les traditions populaires de Tigzirt, l’antique Iomnium.
Une région de la Kabylie dont l’ancrage historique remonte à plus de deux mille ans. Le film dure 57 mn. Sa réalisation a nécessité onze mois de travail. « Il s’agit d’un film promotionnel sur la région de Tigzirt sur les plans archéologique, touristique, animation culturelle, traditions et mouvement associatif », explique Mourad Hammami, rencontré à ce sujet. L’objectif d’une telle initiative se traduit, selon le même interlocuteur, par le souci de faire sortir cette région « de l’anonymat dans lequel elle est confinée jusque-là. Une des manières de la libérer de cette situation de recluse consiste à la présenter en images. J’ai déjà expédié une centaine de copies à l’étranger. Des associations en France m’ont contacté pour faire connaître mon travail. En Algérie, il y des organismes qui ont pris contact avec moi. Ce film, indique-t-il, a nécessité au préalable de la recherche documentaire. Pour ce faire, je me suis déplacé auprès des organismes concernés à l’exemple de l’Office d’archéologie de Tigzirt. Côté financier, ce sont des particuliers qui m’ont aidé ». Mourad Hammami compte aussi deux films documentaires en voie de réalisation. Il s’agit en premier de Thabelkhirt. Testament d’une moudjahida centenaire. Il traduit « Le témoignage d’une femme qui a lutté pour l’indépendance de l’Algérie.
On l’appelle Thabekhirt. Elle a vécu cent ans. Aujourd’hui, elle est décédée. J’ai même filmé son enterrement. Ce documentaire constitue aussi un hommage pour nos femmes combattantes qui ont pris part à la libération de notre pays du joug colonial. » Quant au second film documentaire, il est intitulé Tharwa Alhif ou Les forçats de l’Oued Sebaou. Dans ce film, est décrite la vie quotidienne de jeunes chômeurs qui, pour gagner un peu d’argent pour vivoter, vendent du sable à leurs risques et périls. En effet, « vendre du sable est interdit. Eux, bravent l’interdit pour survivre en déjouant la vigilance des forces de l’ordre. Ainsi, au quotidien, ils sont traqués et harcelés. Il y a aussi le phénomène du terrorisme en face duquel, ils sont loin d’être immunisés. C’est toute cette vie de misère que mènent ces jeunes, que j’ai tenté de traduire en images.
Amnay Idir