SONDAGE - La candidate UMP mène une dure campagne dans la capitale, mais les critiques ne semblent pas la pénaliser face à son adversaire PS, Anne Hidalgo.

Pour la première fois dans un sondage sur les municipales à Paris, la candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet est en tête au premier tour. Dans une enquête CSA pour Le Figaro, BFMTV et Orange, réalisée du 3 au 7 janvier et publiée mercredi, NKM obtient 39 % des voix, un point devant son adversaire PS Anne Hidalgo (38 %). En troisième position, le FN avec Wallerand de Saint-Just obtient 8 % des voix, puis viennent les écologistes avec Christophe Najdovski (7 %) et enfin la liste du Parti de gauche avec Danielle Simonnet (5 %). Les communistes sur ce scrutin parisien sont associés au PS. Au deuxième tour, Anne Hidalgo l'emporte avec 51,5 % des voix contre 48,5 % pour NKM. Un écart resserré puisqu'en juillet la gauche l'emportait avec 53 % des intentions de vote.
Bras droit de François Bayrou au MoDem et associée à NKM à Paris, Marielle de Sarnez se félicite. «La dynamique du rassemblement que nous avons voulu avec Nathalie Kosciusko-Morizet est en train de montrer son efficacité. Au moment où la campagne commence, juge la numéro deux de la liste du VIe arrondissement, ce rapprochement change tout et offre une vraie perspective de renouvellement pour Paris.»

«Pour que la droite gagne, il lui faudrait 53 % des voix au deuxième tour»

Anne Hidalgo reste impassible. Autour d'un plat de pâtes partagé avec les journalistes qui suivent sa campagne, entourée de ses porte-parole et directeurs de campagne, la première adjointe du maire PS sortant Bertrand Delanoë rappelle qu'en raison du mode de scrutin, «pour que la droite gagne, il lui faudrait 53 % des voix au deuxième tour». Elle souligne encore qu'il y a «vingt élections d'arrondissement» les 23 et 30 mars pour constituer un conseil municipal qui lui-même, le 6 avril, élira le maire de Paris. NKM regrette et souhaite que soit modifié ce mode de scrutin spécifique à Paris, Lyon et Marseille. Il a permis à Bertrand Delanoë d'être élu en 2001 malgré un score inférieur à celui de la droite, divisée entre Philippe Seguin et Jean Tiberi.
Codirecteur de campagne d'Anne Hidalgo, Jean-Louis Missika relativise aussi le résultat. «Être un point devant ou derrière ça compte peu, c'est la marge d'erreur». Il ne donne donc «aucune signification politique» à cette étude qui reste «dans la moyenne des autres publiées ces derniers mois». Au contraire selon lui, NKM «n'a pas récupéré les gains qui auraient dû être les siens après l'alliance avec l'UDI et le MoDem…»
La prudence est cependant de mise pour Hidalgo. Elle refuse au moins de voir trop grand. «Je n'imagine pas, dit-elle, que nous puissions faire en mars prochain le score de 2008». Bertrand Delanoë avait obtenu 57,7 % des voix au deuxième tour, contre l'UMP Françoise de Panafieu… En cause cette année, «un contexte national» très défavorable à la gauche. Et puis une élection intermédiaire, «c'est toujours plus difficile».

La crainte principale de la gauche, c'est l'abstention. Directeur en charge de l'opinion au CSA, Yves-Marie Cann signale que le potentiel de participation à gauche a perdu 8 points dans le sondage (50 %) par rapport à juillet, contre un seul point (59 %) pour la droite. Par ailleurs, la nationalisation des enjeux s'accroît. Le vote «en fonction de considérations purement locales» passe de 63 % à 59 %. L'argument d'une opposition à l'exécutif gagne lui trois points (25 %). «L'électorat de gauche a facilement des états d'âme, il se mobilise toujours moins au premier tour qu'au deuxième», glisse l'autre directeur de campagne d'Anne Hidalgo et maire du Xe, Rémi Féraud. «Nous devons le faire voter dès le 23 mars, c'est l'enjeu des prochaines semaines».
La droite quant à elle, se réjouit de l'évolution des préoccupations des Parisiens. La fiscalité - en sixième position en juillet - passe en troisième position. Et avant même le logement, la lutte contre la délinquance arrive en tête (45 %). «Ce sont des enjeux sur laquelle la droite a un avantage concurrentiel sur la gauche», note Yves-Marie Cann.

Source:  lefigaro.fr

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