Dès le début des années 80 et bien avant la chute des prix du
pétrole et celle du cours du dollar, l’arrivée de technocrates aux
commande ont procédé à une réorientation de la démarche industrialisante
du pays pour justement favoriser la consommation à outrance afin
d’entretenir le climat social au détriment d’une industrie en perte de
vitesse et qui ont vu des efforts d’une décennie partir en fumée.
D’abord subitement, l’augmentation de l’allocation des devise est passée en 1981 de 300 à 1000 DA, un vaste programme anti pénurie a été lancé pour mettre à la disposition du citoyen même des plats semi préparés importés de la chine, l’importation sans paiement devait favorisé un marché parallèle des devises, aujourd’hui devenu presque un marché directeur. En vantant les mérites de ce marché, l’ancien ministre de l’intérieur Daho ould Kablia avait dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. En effet, ce marché parasite servait plus les gros importateurs que le petit citoyen. Or, qui sont justement ces importateurs ? Toutes ces mesures et bien d’autres ont fait de l’Etat le principal pourvoyeur de la spéculation et la clochardisation de l’économie nationale. Devant ce fait accompli, ajouté à une forte pression du FMI et de la banque mondiale (BM), les autorités ont envisagé une réduction du taux de change officiel du dinar. Au lieu d’appliquer une dévaluation importante en une seule fois comme le recommandaient les institutions financières internationales (la Banque mondiale et le Fonds monétaire international). La Banque centrale, en accord avec le ministère des Finances, a jugé préférable d’effectuer des ajustements progressifs grâce à un glissement léger du cours du dinar. Ce glissement, qui devait s’étendre sur une période limitée, avait commencé en mars 1987 et avait pour objectif l’obtention d’un taux de change du dinar comparable à celui du dirham marocain et du dixième du dinar tunisien. Il s’agissait d’être en harmonie avec les monnaies de ces deux pays voisins dont les économies restent proches de la nôtre et de tenir compte aussi de la perspective d’une éventuelle intégration des monnaies des trois pays dans le cadre de la constitution d’un Grand Maghreb, bien que l’alignement des monnaies ne soit pas un élément indispensable dans le cas où l’intégration serait décidée. Ce premier gros glissement devait aboutir à une perte de valeur du dinar de prés de 40% fin 1989.pour qu’un dollar devenait égal à 8,03 DA. Au-delà de cette date, les glissements se faisaient en cascade car les indicateurs macro-économiques ont échappé aux dirigeants locaux qui devaient laisser la main aux institutions internationales. En 1990, le dinar est passé 12,19 DA puis à 21,39DA une année après pour atteindre en 2000 : 75 DA.
4- Le pétrole a sauvé l’Algérie de la faillite économique
Bien que l’institution de Breton Wood ne cesse de se gargariser des résultats obtenus en Algérie par ses mesures d’austérité, mais ce n’est ni elle, ni la volonté des dirigeants Algériens qui ont permis de redresser les indicateurs macro-économiques .L’Algérie doit son salut à l’augmentation très substantielle des prix du baril et une pluviométrie qui lui a permis de réduire relativement sa facture alimentaire. Ainsi après des catastrophes naturelles comme les inondations de Bab El Oued et le séisme de Boumerdes, les prix du baril sont passés de 17,19 $ le baril en 1999 à 28,5 $ une année après pour dépasser les 100 $ en 2008. Ceci lui a permis pour une fois de rembourser sa dette par anticipation et commencer à constituer une réserve de change respectable. Mais la panne d’idée pour relancer le secteur industriel a favorisé la dilapidation d’une partie de cette manne financière pour acheter une paix sociale et fermer les yeux sur une corruption devenue un phénomène de société.
5- De la dépréciation récente du dinar
On vient de démontrer les effets dévastateurs pour la relance de l’économie nationale d’une forte perte de la valeur du dinar. Dans le contexte actuel marqué par une prolifération du métier d’import sans export et surtout du transfert illicites des devises qui en découle, apprécier le dinar serait encore plus dangereux. Il incitera à plus d’importation et de fuite de capitaux qui feront fondre la manne financière dans un court terme. Donc un réajustement léger par approches analytiques tel que opérées par la BCA pour maintenir une crédibilité externe du dinar et partant de toute l’économie algérienne serait faudra t-il le reconnaître la solution la plus sage. Déclarer que cette dépréciation est une forme de dévaluation pour le présenter comme un acte volontaire et surtout intentionnel pour limiter les importations des produits dont les citoyens ont besoin ne peut en cas tenir la route. Le pouvoir soucieux de maintenir une paix sociale, surtout en cette approche des échéances électorales, ne peut pas se permettre de tirer une balle dans le pied. Il faut préciser que si cette dépréciation se traduirait par une augmentation des produits de premières nécessités importés, l’Etat sera contraint de les subventionner donc ce qu’il gagne d’un côté, il le perdra de l’autre. Maintenant si elle vise à limiter les opérations de commerce extérieur qui prend des proportions inquiétantes c’est tant mieux pour l’économie et au grand regret pour l’import sans export. Il ne faut pas oublier que le taux de couverture des importations par l’exportation des hydrocarbures pourrait remonter en 2013 à près de 90%. A ce rythme, on risque d’ici fin 2014 de ne laisser aucun dollar de côté, c’est-à-dire on consommera tout ce que nous exportons. En plus, une telle perte de valeur du dinar qui a commencé début de la semaine dernière à 10% et qui a terminé la fin de cette semaine à 7% se répercute par une augmentation des recettes pétrolières et, partant de la fiscalité de cette ressource qui représente plus de 70% dans les caisses de l’Etat. Pour la première fois une mesure prise par le pouvoir nous apprend où va l’argent. Ce pendant, le fait que ce débat soit imposé par le biais des médias et de remonter jusqu’à la chambre parlementaire, montre incontestablement le poids et l’influence des lobbies des barons de l’import et des transfert illicites de devises. En effet, certains députés ont interpellé le ministre des finances en marge de la présentation préliminaire de la loi de finance 2014. L’Algérien moyen ne manipule officiellement qu’une allocation d’environ 130 euros par an pour ces besoins personnels serait-il vraiment inquiet d’une dépréciation du dinar de 7% ; perte qui devrait se réduire suite à la toute récente dépréciation de l’euro par rapport au dollar. Cette question serait-elle plus prioritaire que celle du chômage des diplômés ou le problème des médicaments pour cancéreux et plus grave le sort du secteur industriel en général ? La solution envisagée de revoir la liste des bénéficiaires des quelques 3 milliards d’euros consacré à la subvention des produits de première nécessité aura aussi le même effet et se traduira par une augmentation des produits dérivés. Donc quelque soit la mesure c’est toujours le citoyen qui paye la facture.
Rabah Reghis, Consultant et Economiste Pétrolier
source:http://www.algerie360.com
L’économie algérienne est basée entièrement sur l’importation.
3-La réorientation de l’économie nationaleD’abord subitement, l’augmentation de l’allocation des devise est passée en 1981 de 300 à 1000 DA, un vaste programme anti pénurie a été lancé pour mettre à la disposition du citoyen même des plats semi préparés importés de la chine, l’importation sans paiement devait favorisé un marché parallèle des devises, aujourd’hui devenu presque un marché directeur. En vantant les mérites de ce marché, l’ancien ministre de l’intérieur Daho ould Kablia avait dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. En effet, ce marché parasite servait plus les gros importateurs que le petit citoyen. Or, qui sont justement ces importateurs ? Toutes ces mesures et bien d’autres ont fait de l’Etat le principal pourvoyeur de la spéculation et la clochardisation de l’économie nationale. Devant ce fait accompli, ajouté à une forte pression du FMI et de la banque mondiale (BM), les autorités ont envisagé une réduction du taux de change officiel du dinar. Au lieu d’appliquer une dévaluation importante en une seule fois comme le recommandaient les institutions financières internationales (la Banque mondiale et le Fonds monétaire international). La Banque centrale, en accord avec le ministère des Finances, a jugé préférable d’effectuer des ajustements progressifs grâce à un glissement léger du cours du dinar. Ce glissement, qui devait s’étendre sur une période limitée, avait commencé en mars 1987 et avait pour objectif l’obtention d’un taux de change du dinar comparable à celui du dirham marocain et du dixième du dinar tunisien. Il s’agissait d’être en harmonie avec les monnaies de ces deux pays voisins dont les économies restent proches de la nôtre et de tenir compte aussi de la perspective d’une éventuelle intégration des monnaies des trois pays dans le cadre de la constitution d’un Grand Maghreb, bien que l’alignement des monnaies ne soit pas un élément indispensable dans le cas où l’intégration serait décidée. Ce premier gros glissement devait aboutir à une perte de valeur du dinar de prés de 40% fin 1989.pour qu’un dollar devenait égal à 8,03 DA. Au-delà de cette date, les glissements se faisaient en cascade car les indicateurs macro-économiques ont échappé aux dirigeants locaux qui devaient laisser la main aux institutions internationales. En 1990, le dinar est passé 12,19 DA puis à 21,39DA une année après pour atteindre en 2000 : 75 DA.
4- Le pétrole a sauvé l’Algérie de la faillite économique
Bien que l’institution de Breton Wood ne cesse de se gargariser des résultats obtenus en Algérie par ses mesures d’austérité, mais ce n’est ni elle, ni la volonté des dirigeants Algériens qui ont permis de redresser les indicateurs macro-économiques .L’Algérie doit son salut à l’augmentation très substantielle des prix du baril et une pluviométrie qui lui a permis de réduire relativement sa facture alimentaire. Ainsi après des catastrophes naturelles comme les inondations de Bab El Oued et le séisme de Boumerdes, les prix du baril sont passés de 17,19 $ le baril en 1999 à 28,5 $ une année après pour dépasser les 100 $ en 2008. Ceci lui a permis pour une fois de rembourser sa dette par anticipation et commencer à constituer une réserve de change respectable. Mais la panne d’idée pour relancer le secteur industriel a favorisé la dilapidation d’une partie de cette manne financière pour acheter une paix sociale et fermer les yeux sur une corruption devenue un phénomène de société.
5- De la dépréciation récente du dinar
On vient de démontrer les effets dévastateurs pour la relance de l’économie nationale d’une forte perte de la valeur du dinar. Dans le contexte actuel marqué par une prolifération du métier d’import sans export et surtout du transfert illicites des devises qui en découle, apprécier le dinar serait encore plus dangereux. Il incitera à plus d’importation et de fuite de capitaux qui feront fondre la manne financière dans un court terme. Donc un réajustement léger par approches analytiques tel que opérées par la BCA pour maintenir une crédibilité externe du dinar et partant de toute l’économie algérienne serait faudra t-il le reconnaître la solution la plus sage. Déclarer que cette dépréciation est une forme de dévaluation pour le présenter comme un acte volontaire et surtout intentionnel pour limiter les importations des produits dont les citoyens ont besoin ne peut en cas tenir la route. Le pouvoir soucieux de maintenir une paix sociale, surtout en cette approche des échéances électorales, ne peut pas se permettre de tirer une balle dans le pied. Il faut préciser que si cette dépréciation se traduirait par une augmentation des produits de premières nécessités importés, l’Etat sera contraint de les subventionner donc ce qu’il gagne d’un côté, il le perdra de l’autre. Maintenant si elle vise à limiter les opérations de commerce extérieur qui prend des proportions inquiétantes c’est tant mieux pour l’économie et au grand regret pour l’import sans export. Il ne faut pas oublier que le taux de couverture des importations par l’exportation des hydrocarbures pourrait remonter en 2013 à près de 90%. A ce rythme, on risque d’ici fin 2014 de ne laisser aucun dollar de côté, c’est-à-dire on consommera tout ce que nous exportons. En plus, une telle perte de valeur du dinar qui a commencé début de la semaine dernière à 10% et qui a terminé la fin de cette semaine à 7% se répercute par une augmentation des recettes pétrolières et, partant de la fiscalité de cette ressource qui représente plus de 70% dans les caisses de l’Etat. Pour la première fois une mesure prise par le pouvoir nous apprend où va l’argent. Ce pendant, le fait que ce débat soit imposé par le biais des médias et de remonter jusqu’à la chambre parlementaire, montre incontestablement le poids et l’influence des lobbies des barons de l’import et des transfert illicites de devises. En effet, certains députés ont interpellé le ministre des finances en marge de la présentation préliminaire de la loi de finance 2014. L’Algérien moyen ne manipule officiellement qu’une allocation d’environ 130 euros par an pour ces besoins personnels serait-il vraiment inquiet d’une dépréciation du dinar de 7% ; perte qui devrait se réduire suite à la toute récente dépréciation de l’euro par rapport au dollar. Cette question serait-elle plus prioritaire que celle du chômage des diplômés ou le problème des médicaments pour cancéreux et plus grave le sort du secteur industriel en général ? La solution envisagée de revoir la liste des bénéficiaires des quelques 3 milliards d’euros consacré à la subvention des produits de première nécessité aura aussi le même effet et se traduira par une augmentation des produits dérivés. Donc quelque soit la mesure c’est toujours le citoyen qui paye la facture.
Rabah Reghis, Consultant et Economiste Pétrolier
source:http://www.algerie360.com
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