La décision de la Grande Mosquée de Paris d’assigner, voici quelques semaines, les femmes dans une salle de prière aménagée au sous-sol n’a pas été du goût de toutes. Un collectif de fidèles parmi les femmes, en colère contre une décision qu’elles jugent arbitraire, s’est constitué pour appeler l’administration à les replacer dans la salle principale où elles avaient l’habitude de prier derrière les hommes.

Dans une lettre envoyée lundi 25 novembre au recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, elles réclament des explications officielles. « L'administrateur général nous a répondu que cette décision avait été prise suite à une demande des fidèles-hommes trop gênés par le comportement bruyant de certaines femmes. Cet argument ne nous a pas étonnées car nous avons également été victimes de ces faits » mais « interdire l'entrée de ce lieu à l'ensemble des femmes pour les raisons évoquées s'apparente bien à une sanction collective injuste et disproportionnée », font-elles savoir.

Une séparation sans motif religieux

Pour remédier à ces troubles, proposition a été faite pour « que le rideau de séparation entre les femmes et les hommes soit retiré, d'une part, parce qu'il n'a pas de base religieuse et qu'il stigmatise les femmes et d'autre part, supprimer cette isolation visuelle aurait permis aux femmes "dissipées" de mieux se concentrer sur l'activité de prières et de méditation à l'image des hommes », expliquent-elles.

La nouvelle pièce qui leur est dédiée étant isolée, la situation s’est aggravée puisqu’elle est devenue « un vrai salon de thé et une garderie : aucune possibilité d'être concentrée et de profiter de la beauté architecturale de cette mosquée historique propice au recueillement ».

Les femmes en action à la mosquée

Pour être mieux entendues des responsables, une dizaine de jeunes femmes se sont rendues à la mosquée, samedi 23 novembre, lors de la prière du soir (Maghreb) pour accomplir cette obligation religieuse à leur salle de prière habituelle, et ce, malgré les protestations d’hommes qui, l’argument du « haram » en main, refusaient de les voir prier dans la même pièce qu’eux. Après la prière, ces dernières assurent même avoir été menacées « pour nous dissuader de revenir ».

Pour appuyer leur demande au recteur, une pétition en ligne a été lancée en parallèle par le collectif. « L'invisibilisation des femmes dans les lieux de culte est symptomatique d'un malaise dans les rapports hommes-femmes. Nous souhaitons rétablir une réalité de la tradition prophétique qui est que les femmes étaient (et sont) des actrices dans la vie de la société et de leur communauté religieuse », lit-on. Les femmes n’entendent pas se laisser intimider : elles attendent de pied ferme une décision favorable qui saura les sortir d’une exclusion injustifiée. 
Source:  http://www.saphirnews.com

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