L’entreprise Michelin Algérie a publié ce
lundi, dans un quotidien national, un encart publicitaire, dans lequel
elle annonce un “avis de vente par voie de soumission sous double plis
cacheté”. Une annonce qui survient en plein “polémique” autour de la
reprise de cette usine par Cevital et de la volonté de l’Etat d’exercer le droit de préemption
afin de mettre en échec cette transaction. La vente aux enchères
concerne 10 lots de matériel. Il s’agit de chariots élévateurs,
transformateurs, déchiqueteuses, générateurs de vapeurs ou bien de
compresseurs d’air ainsi que de matériel de laboratoire de chimie et de
métrologie. Les soumissionnaires potentiels ont jusqu’au 11 décembre
pour déposer leurs offres.
Cette opération montre que les
propriétaires de l’usine sont bel et bien décidés à la fermer, comme ils
l’ont récemment annoncé. Le groupe Michelin a justifié sa décision, en
arguant le fait que cette usine algérienne, d’une capacité jugée
“faible” de 20.000 pneus par an, est peu rentable. Un accord a donc été
trouvé avec Cévital, déjà actionnaire, pour qu’il augmente son capital
afin qu’il devienne actionnaire majoritaire. Ce qui a, apparemment,
déplu aux autorités qui, à travers plusieurs ministres, ont affirmé
qu’ils useraient du droit de préemption. Le patron du groupe Cevital, Issaad Rebrab,
a expliqué que “le gouvernement a été induit en erreur, par l’ancien
ministre de l’Industrie, Cherif Rahmani”. Selon lui, le groupe qu’il
dirige a le souci de préserver les emplois. Des
offres ont donc été proposées aux travailleurs pour qu’ils intègrent
les différentes entreprises de Cevital. Ce dernier garde l’exclusivité
de la commercialisation des pneus Michelin en Algérie.
Mais, en réalité, le problème concerne le terrain, sur laquel est construit l’usine à Bachdjarah. Rebrab a
assuré que l’accord conclu entre Cevital et Michelin porte sur la
construction sur ce terrain d’un hôpital américain, un ensemble scolaire
et d’un centre commercial et de loisir. Or la loi sur le droit de
préemption ne concerne pas le rachat d’une entreprise par une entité
algérienne, publique ou privée. L’Etat ne peut reprendre que si
l’acquéreur est un étranger. Affaire à suivre…
Elyas Nour
source http://www.algerie-focus.com
source http://www.algerie-focus.com
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