Les journalistes qui ont suivi le parcours d'immigrés clandestins sont accusé d'avoir incité des Camerounais à traverser la Méditerranée pour aller en France.
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C'est un reportage qui fait polémique. Une équipe de reporters de l'agence Tony Comiti a filmé pour le magazine "Zone Interdite", sur M6, des clandestins camerounais qui traversaient la Méditerranée. Le problème : les journalistes ont avoué leur avoir payé un billet de train pour qu'ils relient l'Italie à Paris.
Par ailleurs, trois Camerounais filmés pour "Zone Interdite" plusieurs mois durant lors de leur périple pour arriver clandestinement en France ont déposé plainte pour différents motifs visant la production du reportage, "Émile Zola Matemb Ba Em, Alain Joseph Ebanga Ndoumou et Elie Mbock ont déposé une plainte entre les mains du procureur de la République, car ils estiment avoir été victimes d'un certain nombre d'infractions", a déclaré vendredi 22 novembre leur avocat, Jérémie Assous.
"Des conditions de travail et d'hébergement contraires à la dignité humaine"
Le reportage, produit par Tony Comiti, raconte notamment le parcours de ces trois hommes, partis de Libye pour gagner la France via Lampedusa et la péninsule italienne, évoquant la violence des passeurs, l'horreur de la traversée et les affres du voyage jusqu'à l'arrivée en France. Les équipes de reportages sont soupçonnées d'avoir encouragé les clandestins à entreprendre ce voyage qu'elles auraient en partie financé.Estimant avoir été abusés, les trois homme ont déposé plainte pour "aide directe et indirecte à l'entrée et au séjour irrégulier". Ils estiment avoir été soumis "à des conditions de travail et d'hébergement contraires à la dignité humaine". La plainte est également déposée pour "mise en danger de la personne", "omission de porter secours" et "escroquerie".
Tony Comiti dénonce un "avocat en quête de gloriole"
"La société de production Tony Comiti a déjà reconnu avoir pris en charge leurs titres de transport, notamment en Italie et en France, ainsi que la nourriture durant ce trajet", précise l'avocat. Il ajoute que ses trois clients "ont toujours refusé de signer une quelconque autorisation d'enregistrement et de diffusion de leurs images, malgré les nombreuses demandes de cette société de production".Le producteur Tony Comiti dénonce"des insinuations fausses et diffamatoires". "Nous avons payé leur billet de train par humanité, comme dans le désert on donnerai de l'eau à quelqu'un qui a soif ", déclare-t-il, interrogé par Europe1. Il affirme que les trois hommes "étaient manipulés par un avocat en quête de gloriole".
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