Les enfants premières victimes des enlèvement.
«Trois enfants enlevés dans la même région! Le premier assassiné, le deuxième relâché et le dernier porté disparu».


La ville de Tébessa est sous le choc. Des enfants âgés entre 4 et 12 ans ont été enlevés. Le scénario des rapts est déjà connu. Enlèvement, viol puis meurtre, un désastre hors norme… Les habitants de la région en deuil se demandent à qui le tour? «Bahaeddine un enfant âgé de huit ans a été enlevé à Tébessa puis retrouvé mort deux jours après. Un autre enfant de la même région âgé de 12 ans est désormais porté disparu depuis 8 mois, une fillette de 4 ans a été victime d’un rapt», regrette le président du réseau Nada pour la protection de l’enfance, Abderrahmane Arar.

Il tire la sonnette d’alarme en précisant que de plus en plus la délinquance prend de l’ampleur, ce qui traduit l’insécurité dans la société et encourage les crapuleux actes criminels comme l’enlèvement et l’abus sexuel surtout contre les enfants. «Nous avons des enfants disparus sans trace, malgré les efforts et les recherches effectués par les services de sécurité, généralement, cela se termine d’une manière tragique», ajoute le président. Il révèle, notamment, que la lutte contre ce phénomène mérite la collaboration de la société civile et un débat profond surtout que la multiplication de ce genre de crime au sein de notre société est due essentiellement à la non-application de l’arsenal répressif que contient le Code pénal.
Le projet de loi qui sera présenté devant l’APN les 4 et 5 décembre prochain pour la mise en place d’un mécanisme de protection des enfants contre la violence, le mauvais traitement, les sévices et la négligence. «Le projet de loi a pour objectif le renforcement de la protection juridique des enfants contre les dangers moraux dans la société», affirme M.Arar, il a également mis l’accent sur l’importance de l’élaboration de l’avant-projet de loi amendant le Code pénal à travers son renforcement par des articles répressifs pour sanctionner tout auteur d’enlèvement, d’agression ou d’exploitation des enfants à des fins de mendicité, d’emploi illégal ou d’ordre sexuel.
A ce propos, il a fait savoir que le réseau Nada a eu à faire des propositions à la commission sectorielle, commune en charge de la protection de l’enfance qui a été installée récemment. Il s’agit, notamment de la nomination de délégués qui auront pour mission de «recenser les violations commises à l’encontre des enfants dans la société et de les dénoncer auprès des autorités concernées».
Le réseau a proposé également la création d’un observatoire national de protection des droits de l’enfant et de tribunaux spécialisés dans les questions relatives à l’enfance, la mise en place d’un système d’alerte et de dénonciation dans des affaires d’enlèvement avec la collaboration des pouvoirs publics et la société civile, outre le renforcement des mécanismes de protection contre le crime et la délinquance juvénile.
Un membre du réseau Nada de Tébessa nous a indiqué que la ville est sous le choc. «Au sein de l’opinion publique qui fait qu’actuellement la majorité de la société souhaite que de tels crimes soient punis par la peine de mort, non pas uniquement prononcée, mais exécutée afin de mettre un terme à une telle déviation et protéger des êtres innocents des intentions criminelles des ravisseurs». Il ajoute que le présumé auteur de cet acte a été arrêté avant-hier par les services de sécurité, il précise que c’est un pédophile récidiviste âgé de 40 ans. Il est utile de souligner dans ce sens, que la recherche en criminologie du développement mental a démontré qu’une large proportion de conduite délictueuse commise entre 16 et 25 ans ne se poursuit pas au-delà de cet âge sous forme de carrière criminelle. Aussi, le problème des seuils d’âge est traité uniquement sous l’angle juridique, mettant les acteurs judiciaires, notamment les juges, devant des catégories fixes qui ne répondent pas forcément au degré de maturité morale et intellectuelle des jeunes adultes délinquants. Alors qu’en réalité, ces notions précitées représentent pour le juge des paramètres d’appréciation du discernement et de la responsabilité pénale. Rappelant que durant les trois dernières années, 480 filles et 122 garçons ont été victimes d’enlèvement. Selon les services de sécurité, 204 cas ont été enregistrés en 2012 dont 34 garçons et 170 filles. En 2011, les services de sécurité ont traité 221 cas d’enlèvement dont 169 filles et 52 garçons et en 2010, plus de 177 cas ont été enregistrés par les mêmes services. «Les enfants victimes d’inceste au cours de l’année 2012 sont au nombre de 12 cas dont 10 filles et deux garçons», ajoute la même source.

Les services de sécurité ont enregistré 385 cas de viol durant les trois dernières années, dont 147 cas au cours de l’année écoulée. Autrement dit, si la loi assure des droits fondamentaux et une protection aux enfants algériens, la réalité est bien loin d’être vraie, les diverses difficultés que rencontre l’enfant au quotidien comme la pauvreté, la violence et les maltraitances ou encore la non-scolarisation et l’accès aux soins de manière générale, restent une grande problématique, en particulier pour les enfants nés sous x ou pour les enfants livrés à eux-mêmes.
source: algerie360

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