"Suite
à l’épuisement de tous les recours auprès de la justice du Royaume-Uni
et de la justice européenne, concernant l’extradition de Rafik
Abdelmoumene Khelifa, la délégation (algérienne) qui s’est déplacée
dimanche à Londres a finalisé toutes les procédures d’extradition pour
la remise du concerné. Ce dernier a été remis le 24 décembre
conformément aux procédures légales et aux dispositions de la convention
judiciaire entre les deux pays", a indiqué un communiqué du ministère
de la Justice.
Le
ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, avait souligné
que "conformément aux procédures judiciaires du Royaume-Uni,
l’extradition de Khelifa devrait intervenir avant le 31 décembre 2013,
sauf appel auprès de la Cour européenne des droits de l’homme". "Les délais prévus par la loi britannique ainsi que les recours ont tous été épuisés", avait précisé le ministre.
Le
ministre britannique de l’Intérieur avait ordonné, quant à lui,
l’extradition d’Abdelmoumene Rafik Khelifa et sa remise aux autorités
algériennes. Cette décision faisait suite au jugement du 25 juin 2009
par lequel le tribunal de Westminster (Londres) avait émis un avis
favorable à l’extradition de Khelifa vers l’Algérie.
La
justice britannique avait accepté l’extradition sur la base de faits
"strictement criminels et de fraude". Selon la justice britannique,
"même si le système judiciaire algérien est différent du système
britannique, il offre les garanties exigées par la convention européenne
des droits de l’homme en matière de procès équitable".
Le
ministère de la Justice avait assuré que "dans le cas où Khelifa sera
extradé, il bénéficiera d’un procès équitable et sera jugé dans un délai
raisonnable, conformément à la loi et dans le strict respect de nos
obligations découlant de l’accord d’extradition avec le Royaume-Uni et
des assurances diplomatiques présentées aux autorités britanniques".
Abdelmoumene
Rafik Khelifa avait, par la suite, introduit devant la Cour suprême
(High Court) un recours contre la décision de son extradition.
La
demande algérienne pour l’extradition de Khelifa est basée sur des
documents relatifs à la "falsification de l’hypothèque de la villa
familiale et d’un local commercial jusqu’à la constitution du groupe
Khalifa".
Parmi
les autres chefs d’inculpation retenus contre lui, figurent également
les cas de "vols survenus au niveau des différentes agences d’El Khalifa
Bank sur ordre de l’accusé lui-même, la gestion anarchique et la
négligence ayant marqué les transferts de devises sous couvert de
diverses transactions qui étaient, en réalité, selon la liste des chefs
d’accusation, des détournements organisés".
Le
procès de l’affaire El Khalifa Bank s’est ouvert le 8 janvier 2007
devant le tribunal criminel de Blida au cours duquel plusieurs personnes
impliquées ont été jugées pour différents chefs d’inculpation, dont
Abdelmoumene Khelifa, le P-DG du groupe Khalifa. Il a été condamné par
contumace à la perpétuité pour plusieurs crimes en relation avec la
gestion d’El Khalifa Bank.
A
rappeler que la justice a été saisie pour cette affaire après que les
nombreuses inspections effectuées chez El Khalifa Bank par la Banque
d’Algérie eurent révélé des cas de "transgression de la loi et des
irrégularités dans le fonctionnement et la gestion de cette banque".
L’affaire porte sur "un trou de 3,2 milliards de dinars, constaté dans
la caisse principale de la banque à la suite d’irrégularités dans la
gestion des dépôts".
Abdelmoumene
Khelifa s’était réfugié au Royaume-Uni en 2003. Il est également
poursuivi par la justice française dans le cadre d’une demande
d’extradition émanant de ce pays. Il fut arrêté le 27 mars 2007 sur le
territoire britannique dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen
délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre (Paris).
Le
parquet de Nanterre avait ouvert, fin 2003, une information judiciaire
pour "abus de confiance, banqueroute par détournement d’actifs,
banqueroute par dissimulation de comptabilité et blanchiment en bande
organisée".
APS
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