Le forcing de Saâdani sur cette question, s'explique par son désir d'«accaparer» le poste de vice-président que prévoirait la nouvelle Constitution.

Pas de révision de la Constitution avant l'élection présidentielle d'avril prochain! C'est ce que nous ont appris des sources crédibles proches du cercle présidentiel. Selon les mêmes sources, le Président Bouteflika aurait tranché définitivement cette délicate question de révison constitutionnelle.

Preuve en est, ce dossier a été complètement «zappé» au dernier Conseil des ministres qu'il a présidé lundi dernier. «Cela témoigne de sa volonté de reporter cette révision de la Constitution afin de ne pas tomber dans la précipitation pour une question aussi importante», soulignent ces sources. «Surtout que le président doit convoquer le corps électoral à la mi-janvier. Ce qui ne laisse pas le temps à l'adoption de cette nouvelle Constitution», précisent-elles. La nouvelle Constitution du pays sera donc entamée par le président qui sera issu du scrutin d'avril 2014! Voilà qui peut éclairer un tant soit peu la classe politique qui baigne dans le flou.
Ce projet de révision de la Constitution a fait l'objet d'intenses tractations au sommet de l'Etat. Le FLN version Amar Saâdani milite pour sa révision avant l'élection présidentielle. Le RND se montre prudent sur le sujet. D'autres partis du pouvoir sont partagés sur la question, entre partisans et opposants à la révision du texte fondamental. Tout comme l'opposition. En parlant de cette position ferme du FLN, certains observateurs expliquent que ce forcing opéré par Amar Saâdani n'obéit qu'à un seul objectif, celui du poste de vice-président de la République. En effet, on parle de la création de ce poste dans la nouvelle Constitution.

En sa qualité de secrétaire général du parti majoritaire, il estime légitime que ce poste de vice-président lui revienne de droit! Ce qui motive ses appels répétés. Cependant, la tendance lourde de la classe politique est une révision qui viendrait après pour l'élection. Amara Benyounès a, par exemple, laissé entendre qu'il serait favorable à une révision de la Constitution seulement après la présidentielle. En visite officielle à Paris en tant que ministre de l'Industrie, il avait répondu, le 28 novembre dernier, aux questions de la chaîne France 24. Parmi ces questions figurait celle relative à cette révision constitutionnelle.

Le ministre de l'Industrie a affirmé qu'elle aura lieu «après l'élection». «Je pense qu'elle aura lieu après, nous n'avons pas de temps pour organiser un référendum ou des élections pour la révision de la Constitution», a-t-il estimé. «Ce n'est pas de l'information que je donne, c'est de l'analyse que je fais», a précisé M. Benyounès, qui faut-il rappeler, est aussi président du Mouvement Populaire algérien (MPA). Même son de cloche du côté de Louisa Hanoune.

S'exprimant dans un débat sur les plateaux d'une télévision privée, elle a soutenu que la révision de la Constitution est impossible à l'heure actuelle, à deux semaines de la convocation du corps électoral, à un mois des vacances parlementaires et à trois mois de la campagne électorale et de l'élection présidentielle. «Il est trop tard pour opérer cette révision», a-t-elle estimé. «Sinon, ce serait une mascarade», a-t-elle rétorqué. Au vu de l'échiquier politique actuel et les déclarations des uns et des autres sur cette révision de la Constitution, son report jusqu'à après l'élection présidentielle, risque de donner lieu à des chocs politiques très rudes suivis de la redistribution des cartes. C'est cela 2014, l'année d'une grande élection présidentielle...

 

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