La plupart des montagnes, depuis le
royaume de Sous jusqu’à la plaine du kairoan, sont peuplées de nations
indépendantes. Alger en a deux fameuses qu’il n’a jamais pu soumettre :
les Cabaïlis de Flissa [1] et ceux de Zevawa [2].
Les montagnes de Flissa règnent depuis Dellis jusqu’au Collo ; celles
de Zevawa sont plus au midi. Les Zevawis ont près de 300 villages ; ils
ne payent ni tribut, ni capitation, mais ils se font entre eux une
guerre extrême et ne se réunissent que ; contre l’ennemi commun. Ils
viennent cependant à Alger et ils y forment même un corps de nation qui a
des privilèges ; ils sont chargés d’une patrouille nocturne. Flissa est
régie aussi par des chaïks particuliers.
Les Cabaïlis semblent tenir une place intermédiaire entre les hordes sauvages et les nations civilisées. Ils professent la religion mahométane sans entendre cependant l’Alcoran. La plupart ne savent que leur langue très pauvre, très bornée et n’ayant aucun terme abstrait. A peine savent-ils compter jusqu’à mille, ils n’ont point de livres, ni d’écriture ; la mémoire des événements ne s’y conserve que par tradition. Les montagnes inaccessibles dans lesquelles ils vivent les mettent à l’abri des vexations des Turcs, mais entre eux ils se font des guerres éternelles, le plus faible se fait soutenir par le commandant turc le plus voisin, qui profite de ces divisions pour les dévorer. Leur haine est implacable et n’est assouvie que par le sang.
Jean Michel de Venture de Paradis, Tunis et Alger au XVIIIe siècle
source: http://www.kabyles.eu
Les Cabaïlis semblent tenir une place intermédiaire entre les hordes sauvages et les nations civilisées. Ils professent la religion mahométane sans entendre cependant l’Alcoran. La plupart ne savent que leur langue très pauvre, très bornée et n’ayant aucun terme abstrait. A peine savent-ils compter jusqu’à mille, ils n’ont point de livres, ni d’écriture ; la mémoire des événements ne s’y conserve que par tradition. Les montagnes inaccessibles dans lesquelles ils vivent les mettent à l’abri des vexations des Turcs, mais entre eux ils se font des guerres éternelles, le plus faible se fait soutenir par le commandant turc le plus voisin, qui profite de ces divisions pour les dévorer. Leur haine est implacable et n’est assouvie que par le sang.
Jean Michel de Venture de Paradis, Tunis et Alger au XVIIIe siècle
source: http://www.kabyles.eu
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