Les abus commis par les jihadistes en Syrie "nous sont étrangers" ...
Beyrouth - Les abus commis par les jihadistes en Syrie «nous sont étrangers» a affirmé mercredi le chef militaire de la rébellion syrienne dans une interview télévisée, assurant que les divisions entre rebelles étaient causées par le manque d'armes et d'argent.
«Ceux qui sont entrés en rébellion (contre le régime de Bachar al-Assad) sont connus et ce sont des musulmans, tout comme nous sommes musulmans», a déclaré Sélim Idriss, chef du Conseil militaire syrien, à la chaîne Al-Aan, basée à Dubaï.
Mais, «il y a ceux qui viennent de l'étranger (...) pour nous apprendre ce qu'est l'islam et qui veulent nous imposer leurs coutumes (...) étiquetant les gens comme musulmans, athées, hérétiques ou digne de décapitation», a-t-il ajouté assurant que de tels abus «nous sont étrangers et sont étrangers à la modération (...) de l'islam auquel nous voulons nous tenir».
Les déclarations de M. Idriss interviennent alors que des abus, tels que des exécutions brutales ou des enlèvements, sont rapportés presque tous les jours dans les régions où sont présents des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au levant (EIIL).
L'EIIL a combattu aux côtés de groupes rebelles dans certaines régions mais a également pris pour cible des combattants de l'opposition dans une tentative d'éliminer la concurrence au sein de la rébellion et de s'imposer comme unique autorité.
Dans son interview, M. Idriss a également reproché à certains combattants de l'EIIL d'agir en faveur du régime et accusé les groupes enlevant des journalistes étrangers de «travailler contre les intérêts de la révolution».
Bien qu'il soit respecté à titre personnel par les groupes rebelles, M. Idriss est à la tête d'un Conseil militaire qui a peu d'influence sur le terrain.
Les rebelles n'ont reçu «ni aide financière, ni arsenal suffisant, ni des véhicules ou des équipements de communication» qui auraient pu leur permettre de s'unir, a-t-il regretté, ajoutant que la fragilisation de l'opposition traditionnelle a ouvert la voie à l'implantation des jihadistes.
Dans des extraits de l'interview, dont la version complète sera diffusée jeudi, M. Idriss a également annoncé que le Conseil militaire syrien coordonnerait ses actions avec le «Front islamique» créé la semaine dernière et dont la charte, publiée mardi, annonce son intention d'établir un «Etat islamique».
«Je félicite nos frères de ce Front», a déclaré M. Idriss, ajoutant qu'un «grand nombre d'entre eux sont avec nous au sein du Conseil militaire syrien».
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