L’indice 2013 de perception de la corruption a été rendu public
par Transparency International. Et « pour la 11ème année successive,
l’Algérie figure parmi les pays les plus corrompus du monde », analyse
Transparency international.
L’ONG de lutte contre la corruption Transparency International (TI) a
rendu public aujourd’hui, mardi 3 décembre, son Indice de perception de
la corruption (IPC) pour l’année 2013. 177 pays y figurent — dont
l’Algérie —, contre 186 en 2012, 183 en 2011 et 178 en 2010. L’Algérie
obtient encore une fois, et ce n’est pas une surprise, la très mauvaise
note de 36 sur 100 (34 sur 100 en 2012) et la 94e place (105ème place en
2012). Dans le groupe des pays arabes, elle occupe la 10e place (sur 18
pays notés), et en Afrique, elle est à la 24 ème place (sur 54 pays).
Pour l’AACC, « ce maintien de l’Algérie dans le bas de ce classement
international, toujours avec un très mauvais score, confirme les
résultats des autres enquêtes où l’Algérie est en queue de peloton :
compétitivité, climat des affaires, liberté de la presse, bonne
gouvernance, droits de l’homme, NTIC dont l’accès à internet, etc. »
Toujours selon l’AACC, « l’IPC 2013 pour l’Algérie est le résultat
non seulement de l’absence de volonté politique à lutter contre la
corruption, mais plus grave encore, il confirme que la corruption –
petite et grande, dans notre pays -, est un instrument du pouvoir , et
de pouvoir, pour se maintenir en place quel qu’en soit le prix, tout en
favorisant une totale impunité pour les puissants et en écrasant tout
contre-pouvoir au sein de la société» .
Pour Djilali Hadjadj, porte parole de l’AACC, « l’Algérie n’a pas de
relations économiques avec les 10 pays les mieux classés de l’IPC. Les
résultats de l’IPC 2013 montrent par ailleurs que « La grande corruption
dans les transactions commerciales internationales prend des
proportions de plus en plus inquiétantes ».
L’Algérie est devenue un « acteur » important de ce type de
corruption, et l’AACC s’interroge «Pourquoi 2 pays parmi les principaux
fournisseurs et clients de l’Algérie et qui n’obtiennent pas un bon
classement dans l’IPC 2013 – l’Allemagne et le Japon (membres du G 8) -,
n’ont toujours pas ratifié la Convention des Nations unies contre la
corruption « !
L’AACC rappelle aussi que « les relations économiques et commerciales
de l’Algérie avec les 10 pays en tête de ce classement, donc les
« moins corrompus » – Danemark, Finlande, Nouvelle Zélande, Singapour,
Suède, Islande, Pays-Bas, Suisse, Norvège, Australie -, ne représentent
même pas 1% de ses importations » !
Pour l’AACC « les conséquences des grandes affaires de corruption
internationale où l’Algérie est impliquée, avec des pays et des
multinationales complices, notamment avec le Canada (SNC Lavalin), la
Chine ( Autoroute Est-Ouest) et l’Italie (Sonatrach, ENI et Saipem, sont
désastreuses pour l’image de ces pays, et leur mauvais résultat le
confirme dans l’IPC 2013 (même si le Canada obtient une note trop élevée
par rapport à l’explosion des grandes affaires qu’a connue ce pays ces 2
dernières années) ».
Pour rappel, l’Algérie avait obtenu en 2012 la note de 34 sur 100 et
la 105ème place; en 2011 la note catastrophique de 2,9 sur 10, la même
que celle de 2010, et la 112ème place, reculant de 7 places par rapport
au classement de 2010 !
L’Algérie a fait l’objet de six enquêtes et études d’organisations
internationales indépendantes, enquêtes qui convergent toutes vers les
mêmes résultats.
L’indice 2013 note 177 pays et territoires de 0 (extrêmement
corrompu) à 100 (extrêmement intègre) selon les niveaux de corruption
perçus dans le secteur public. Il utilise les données de 13 enquêtes
portant sur des facteurs tels que l’application des lois
anti-corruption, l’accès à l’information et les conflits d’intérêts.
L’AACC lance un appel à la société civile et aux médias afin « de ne
pas passer sous silence la célébration dans quelques jours, le lundi 9
décembre 2013, de la Journée des Nations Unies contre la corruption,
dont ce sera la 10ème édition ».
Djilali Hadjadj, porte-parole de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC)
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