La présidente brésilienne Dilma Rousseff a finalement
opté pour le Gripen NG du suédois Saab dans l'appel d'offres portant sur
l'achat de 36 appareils.
La récente visite de François Hollande n'y aura rien changé. Le Rafale de Dassault a été une nouvelle fois écarté et le Brésil
a tranché mercredi en faveur de l'avion de chasse suédois Gripen NG
pour un contrat d'achat de 36 appareils estimé à plus de cinq milliards
de dollars. "Après avoir analysé tous les faits, la présidente Dilma Rousseff
m'a chargé d'informer que le vainqueur (...) était l'avion suédois
Gripen NG", a déclaré Celso Amorim, ministre brésilien de la Défense, au
cours d'une conférence de presse donnée peu après la révélation de
l'information par les médias locaux
Le ministre a précisé que le
"choix était fondé sur l'équilibre entre trois points : le transfert de
technologie, le prix de l'avion et le coût de son entretien". Il a
ajouté que la négociation du contrat avec l'avionneur suédois Saab
prendrait encore du temps.
Dassault Aviation a regretté le choix
du Brésil, qui a tranché en faveur du Gripen aux dépens de son Rafale,
estimant que l'avion de chasse suédois est moins performant que
l'appareil français. "Nous regrettons que le choix se porte sur le
Gripen, doté de nombreux équipements d'origine tierce, notamment
américaine, qui n'appartient pas à la même catégorie que le Rafale :
monomoteur et plus léger, le Gripen n'est pas équivalent en termes de
performances et donc de prix", commente le constructeur français dans un
communiqué publié mercredi soir.
L'avion le moins cher
L'avion
de combat français de Dassault-aviation était en compétition avec le
F/A-18 Super Hornet de l'américain Boeing et le Gripen NG pour cet appel
d'offres lancé il y a plus de dix ans et émaillé de plusieurs reports,
notamment en raison de coupes budgétaires. La présidente brésilienne a
ainsi opté pour l'avion considéré par les experts comme le moins cher.
Selon la presse locale, il avait également la préférence des militaires
brésiliens. Le choix du Gripen NG a toutefois créé la
surprise, car les analystes tablaient plutôt sur un duel
Dassault-Boeing. L'une des principales exigences du contrat était un
transfert de technologie total afin de pouvoir à terme fabriquer ces
avions au Brésil et y développer l'industrie de la défense. Ce point
semblait favoriser le Rafale, mais l'avion français "était le plus cher
des trois", a concédé à l'AFP une source proche de Dassault Aviation.
L'ex-chef d'État favorable au Rafale
L'ancien
président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) était favorable au
Rafale, mais il avait finalement laissé la décision à son successeur, la
présidente Dilma Rousseff. Sous Lula, le Brésil avait acquis des
hélicoptères et des sous-marins français. Début 2011, Dilma Rousseff
avait repoussé l'annonce du résultat de l'appel d'offres en raison de
coupes budgétaires et malgré les pressions exercées par l'armée de
l'air. Il s'agit d'une grosse déception pour le Rafale, un
avion de combat, qui n'a jamais réussi à s'exporter jusqu'à maintenant.
Le président français, François Hollande, en visite au Brésil la semaine
dernière, avait soutenu en personne la candidature de l'industriel
français. Source: AFP
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