Les organisations de la société civile et des activistes de la région de Lalut (Nalut) se sont réunis le 11 décembre 2103 afin d’étudier la situation en Libye et se pencher notamment sur l’injustice que subissent les Amazighs de manière générale, et les citoyens de la région de Lalut en particulier qui souffrent de la marginalisation et une atteinte grave à leurs droits fondamentaux. Ayant pris acte de la ségrégation dont ils ont fait objet de la part de l’ensemble des gouvernements qui ont suivi la chute du tyran Kadhafi ainsi que la Déclaration constitutionnelle, ils ont eu à prendre une décision grave et historique. Convaincus qu’ils ont à faire à une bande de voyous qui n’ont d’autre objectifs que de sombrer la Libye dans l’obscurantisme et l’arabo-islamisme, ils ont conclu sur la nécessité de prendre leur destin en main.

Le refus du Congrès de réviser l’article 30 de la Déclaration constitutionnelle qui régit la Commission des Soixante n’a fait que révéler la nature raciste et anti-amazighe du Congrès national général (CNG) qui ne cache pas sa volonté d’œuvrer pour l’éradication de l’amazighité en Libye. Plus grave encore, sa décision de faire revenir certains groupes de bédouins sur des territoires qui appartiennent aux Amazighs de Lalut a fait perdre toute patience aux citoyens de Lalut qui ont décidé de rompre avec les autorités libyennes. En effet, ces bédouins avaient été installés dans la région par les services de sécurité de Kadhafi qui les avaient armés ce qui leur avait permis de conquérir par la force et la violence des terres qui ne leur appartiennent pas. Lors du soulèvement du 17 février, les habitants de Lalut ont récupéré leurs Terres, ce que le CNG voudrait remettre en cause par sa décision qui n’a pas d’autre objectif que renouer avec les pratiques du tyran Kadhafi visant notamment à l’accélération de l’arabisation des régions amazighophones.

La gravité de la situation et le comportement on ne peut plus raciste et anti-amazigh des autorités libyennes a conduit les organisations de la société civile de Lalut à prendre des décisions déterminantes pour l’avenir de leur pays.
Ainsi, dans une déclaration rendue publique le 11 décembre 2013, ces organisations ont demandé la protection du Conseil de sécurité et des Nations Unies et invitent l’ensemble des représentants politiques et les cadres de Lalut à œuvrer sans délais pour bâtir un projet d’auto-gouvernement de la région seul à même d’assurer la préservation de l’identité, de la culture, de la langue et de la géographie des habitants de Lalut qui estiment urgent d’assurer la protection de leurs terres sérieusement menacées.

Si l’on se réjouit de la décision des citoyens de Lalut, en totale cohérence avec la volonté de libération des Imazighen et de la fin de l’humiliation qui leur est imposée depuis des siècles, l’on attend la réaction des autres régions amazighophones qui, en toute logique, suivront le chemin tracé par les citoyens de Lalut.

Et le véritable combat pour une véritable libération ne fait que commencer !


Masin Ferkal. 

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