Le président autoproclamé de la Centrafrique, Michel Djotodia, l’a évoqué en présence de l’ambassadeur de France. Auparavant, l’ONU et la France avaient elles aussi dit redouter la possibilité d’un «génocide». Qu’en est-il?

 

Le terme «génocide» est tout sauf anodin. C’est le crime le plus grave en matière de droit international. Il engage la communauté internationale à intervenir pour «prévenir ou arrêter des actes» qui en relèvent, conformément à la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. Au Rwanda, il a fait 800.000 morts parmi les Tutsis et les Hutus modérés en 1994, selon l’ONU. Près de vingt ans plus tard, plusieurs hauts responsables, encore hantés par l’échec de la communauté internationale face à cette tragédie, ont de nouveau employé ce terme, cette fois à propos de la Centrafrique (RCA).
Le Conseiller spécial pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a été le premier à évoquer début novembre «la possibilité d’un génocide» dans le pays, en proie au chaos et à des violences communautaires et religieuses. Le département d’Etat américain lui a emboîté le pas, parlant de «situation pré-génocidaire», suivi de la France, qui a déclaré le 21 novembre par la voie de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, que la Centrafrique était «au bord d’un génocide». Cette semaine, le président autoproclamé de la Centrafrique, Michel Djotodia, a à son tour évoqué ce risque. «On nous mène vers une catastrophe, à un Rwanda [...]», a-t-il assuré aux diplomates, dont l’ambassadeur de France, rapporte Le Monde.

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