Deux hommes à bord d'une voiture, cagoulés et armés, ont été
tués d'une rafale de kalachnikov dans les quartiers nord de Marseille,
dans la nuit de lundi 30 à mardi 31 décembre, au dernier jour d'une
année 2013 meurtrière.
Ces deux nouvelles victimes, survenues après une longue
période d'accalmie, portent à 20 le nombre de morts dans des règlements
de comptes à Marseille et dans sa région, souvent sur fond de trafic de
drogue dans les cités, selon le décompte de l'AFP, un chiffre comparable
à l'an passé. En 2012, 22 personnes avaient été abattues dans des
circonstances analogues.
Les faits se sont déroulés à 1 heure du matin, sur une voie
rapide près du métro Frais Vallon, dans le 13e arrondissement, à
quelques mètres du lieu où Adrien Anigo, le fils du directeur sportif de l'Olympique de Marseille José Anigo, avait été abattu le 5 septembre.
Il s'agirait de malfaiteurs prêts à passer à l'acte
Les deux hommes ont été retrouvés morts dans leur voiture,
une Golf immatriculée à Marseille. Leur attirail et la présence d'une
kalachnikov à l'intérieur du véhicule laissent penser qu'il s'agirait de
malfaiteurs prêts à passer à l'acte, selon les premiers éléments de
l'enquête.
Alertés par un automobiliste, les marins-pompiers n'ont pu que constater leur décès.
Les victimes n'avaient pu être identifiées à ce stade, un
processus qui devrait prendre plusieurs heures. Les auditions de témoins
étaient en cours, a précisé à l'AFP le directeur interrégional de la
PJ, Christian Sainte, présent sur les lieux du drame aux côtés du préfet
de police Jean-Paul Bonnetain et d'un représentant du parquet.
Sur place, les policiers procédaient aux premières
constatations, plusieurs dizaines d'étuis de kalachnikov étant
disséminés au sol.
"Le décompte macabre ne s'arrête pas en fin d'année"
L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police
judiciaire de Marseille, déjà en charge de plusieurs dossiers de ce
type.
Le dernier homicide par balles, sur un mode opératoire
similaire, remonte au 11 novembre, quand un individu de 24 ans avait été
tué à l'arrière d'un taxi d'une rafale de kalachnikov dans le 13e
arrondissement également.
La veille, un homme d'une trentaine d'années avait trouvé la
mort dans un guet-apens, dans le 15e arrondissement de la ville,
atteint de plusieurs balles alors qu'il se trouvait au volant de son
véhicule.
"Le décompte macabre ne s'arrête pas en fin d'année", a
réagi auprès de l'AFP le délégué zonal adjoint d'Alliance, David-Olivier
Reverdy, appelant à "s'abstenir de tout triomphalisme, car une analyse
fine des règlements de comptes démontre que la spirale ne diminue pas".
Une marche blanche prévue mercredi
L'année 2011 s'était aussi achevée par une découverte
sinistre. Trois jeunes hommes âgés d'à peine 20 ans avaient été
retrouvés carbonisés au soir de Noël, dans une voiture aux
Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône).
La mère de l'un d'entre eux a prévu d'organiser mercredi une
marche blanche au départ de la cité des Micocouliers, dans le nord de Marseille,
d'où les victimes étaient originaires, jusqu'à la cité de Bassens où
ils auraient été exécutés par balles avant l'incendie de leur véhicule,
sur fond de guerre pour le contrôle du trafic de stupéfiants.
Face à cette violence endémique, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault avait dévoilé début novembre un plan d'urgence
comportant des mesures pour la santé, l'éducation, l'emploi et la
sécurité, annonçant également plus de trois milliards d'investissements
dans les transports et les infrastructures, particulièrement pour
désenclaver les quartiers nord.
Source: http://tempsreel.nouvelobs.com
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