Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré jeudi 19 décembre qu'il s'apprêtait à signer un décret de grâce de l'ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski : « Le décret de grâce sera signé très prochainement. »

Selon le président, M. Khodorkovski, qui doit sortir de prison en août 2014, a écrit une demande de grâce, ce qu'il s'était refusé à faire jusqu'à présent. « Il a déjà passé plus de dix ans en détention, c'est une punition sérieuse, il invoque des circonstances d'ordre humanitaire – sa mère est malade –, et j'estime que l'on peut prendre cette décision », a ajouté Vladimir Poutine.

Un des avocats de Mikhaïl Khodorkovski, Karinna Moskalenko, a déclaré ne pas disposer d'informations : « Je ne peux pas confirmer ni démentir, nous n'avons pas d'information. »
Arrêté en 2003, Mikhaïl Khodorkovski, qui était alors considéré comme l'homme le plus riche de Russie, a été condamné en 2005 avec son associé Platon Lebedev à huit ans de camp pour « escroquerie » et « fraude fiscale ».


UN GESTE INATTENDU
Sa peine a été portée à quatorze ans en 2010, à l'issue d'un second procès pour « vol de pétrole » et « blanchiment » de 23,5 milliards de dollars (17,1 milliards d'euros). Cette nouvelle condamnation a finalement été réduite d'un an, puis de deux ans en appel. Détenu dans un premier temps en Sibérie, Mikhaïl Khodorkovski, aujourd'hui âgé de 50 ans, avait été transféré en 2011 dans un camp de Carélie, dans le nord-ouest du pays, pour purger la fin de sa peine.
Le geste de Vladimir Poutine est inattendu. Début décembre, l'ancien président et actuel premier ministre russe, Dmitri Medvedev, avait écarté l'hypothèse d'une libération de l'ex-oligarque. « Nous ne sommes vraiment pas enclins, par exemple, à amnistier des individus qui sont impliqués dans des crimes violents, des individus qui ont commis des crimes contre la société, comme le vandalisme (…) des crimes d'Etat important, [comme le] vol »,  soulignait ainsi le premier ministre lors d'une interview télévisée.
Le parquet russe avait par ailleurs déclaré qu'il enquêtait sur de nouveaux chefs d'inculpation contre Mikhaïl Khodorkovsk et qu'il y avait « de bonnes chances qu'ils fassent l'objet d'un procès ».
Mercredi, les députés russes ont adopté une loi d'amnistie qui devrait permettre la libération de quelque 20 000 prisonniers, dont les militants de Greenpeace et les membres du groupe punk Pussy Riot. Mais Mikhaïl Khodorkovski et un autre opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, n'étaient pas concernés par l'amnistie.

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