Les habitants du village Semghoun
(commune de Makouda, 20 km au nord de Tizi Ouzou) observent depuis une
quinzaine de jours un mouvement de protestation pour réclamer leur part
du développement.
Les habitants ont entrepris des actions plus radicales pour faire entendre leur voix. Ils ont procédé à la fermeture du siège de la mairie et de celui de la daïra de Makouda, et ce, depuis quinze jours, mais également de l'annexe de la mairie à Attouche. La circulation a été aussi fermée au niveau des axes routiers menant vers Tizi Ouzou, à savoir la RN 72 et le CW 03. Selon les habitants, “la commune de Makouda a bénéficié d'un budget de 24 milliards répartis sur 19 projets, mais il se trouve que le village Semghoun n'a pas eu sa part de ce budget destiné au développement de la municipalité”. C'est après avoir épuisé toutes les démarches pacifiques que les habitants ont décidé d’entreprendre un mouvement de protestation.
Les villageois de
Semghoun réclament entre autres un réseau d’AEP, des lignes internet et
une alimentation en gaz naturel, ainsi qu’une aire de jeux et la
reconstruction d'une partie de l'école effondrée lors des dernières
intempéries et pour laquelle une enveloppe de 800 millions a été
allouée. Dans la commune voisine, Tigzirt, les villageois d’Azroubar ont
décidé eux aussi d’enclencher un mouvement de protestation qui s’est
soldé par la fermeture, depuis la matinée d’hier, des sièges de la
mairie de Mizrana, de la daïra de Tigzirt, des sièges de la SDC (groupe
Sonelgaz) de Tigzirt, et du bureau d’Algérie Poste.
Parmi les principales revendications de ces habitants en colère, l’on cite l’ouverture de l’agence postale du village fermée depuis 2007, le raccordement du village au gaz naturel, la réparation et la prise en charge totale de l’aire de jeux et du glissement de terrain que connaît l’école primaire, dont une moitie s’est écroulée. Ils demandent également le renforcement de l’énergie électrique, en exigeant l’installation d’un nouveau transformateur, tout en dénonçant les coupures répétitives et les chutes de tension de l’énergie électrique que connaît leur région. Hier en début d’après -midi, les routes menant vers Tizi Ouzou étaient toujours fermées.
Mourad Hammami
Liberté
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